Astronomie solaire
Observer, photographier et étudier le Soleil
Auteurs
Astronomie solaire a été rédigé par quatorze auteurs, tous observateurs amateurs compétents dans leurs domaines respectifs : Christian Viladrich, François Rouvière, Jean-François Roudier, Norma Desprez, Patrick Pelletier, Christian Buil, Bertrand Flouret, Jean-Jacques Poupeau, Jean-Pierre Brahic, Philippe Tosi, Harald Paleske, Peter Zetner, Bob Yoesle, Fred Burgeot, Fabrice Noël.
Christian Viladrich
https://astrosurf.com/viladrich
Né en 1960. Ingénieur. J’ai débuté l’astronomie et la photographie astronomique il y a maintenant plus de 40 ans. Mes premières images du ciel, au Lubitel 66, avaient pour cible en 1974 la très décevante comète Kohoutek qui devait être la « comète du siècle ». Heureusement, le spectacle des comètes West, Hyakutake puis Hale Bopp a permis de se rattraper par la suite ! C’était l’époque de l’imagerie argentique, de la chambre noire, du 103aF, du TP2415 et puis finalement de l’hypersensibilisation au forming gaz…
Je me suis intéressé à l’imagerie sous toutes ses formes (ciel profond, comètes, haute résolution…), même si ces dernières années je me suis plus particulièrement attaché à l’imagerie haute résolution (lunaire, solaire et planétaire), en essayant toujours de repousser les limites par une meilleure compréhension des possibilités optiques et mécaniques des instruments, des performances des capteurs et aussi des logiciels de traitement.
Ma passion pour les éclipses du Soleil remonte à 1974, avec la découverte en première page d’une revue d’astronomie d’une image extraordinaire de la couronne solaire, prise avec filtre radial, par Serge Koutchmy de l’Institut d’Astrophysique de Paris. Bien plus tard, j’ai eu la chance de pouvoir participer sous sa direction à une dizaine de missions d’observations du Soleil (Sac Peak Observatory aux États-Unis, Pic du Midi en France, observatoire de Tabriz en Iran, Angola) et d’éclipses totales du Soleil, dont une en avion. Cela m’a donné l’occasion de réaliser ce qui a probablement constitué une des toutes premières détections amateur de la lumière cendrée lors d’une éclipse de Soleil (février 1998), couronnée par le Prix Julien Saget de la Société Astronomique de France en 2000. L’Association of Lunar and Planetary Observer m’a décerné en 2006 un « certificat » pour mes images solaires réalisées dans la raie du Ca K. J’ai eu aussi la chance de participer à une mission d’observation des planètes au célèbre télescope de 1 m du Pic du Midi sous la direction de François Colas de l’Observatoire de Paris.
J’ai toujours eu grand plaisir à diffuser les techniques de l’imagerie astronomique, que ce soit à l’occasion des stage « photo » du Festival d’Astronomie de Haute Maurienne que j’ai animé pendant plus de 15 ans, ou lors des stage « Haute résolution » de l’association Astro Images Processing.
Une de mes ambitions dans ce livre a été de mettre à disposition de l’amateur des éléments de compréhension lui permettant d’optimiser son instrumentation (comme par exemple pour l’observation en Ha) et de présenter des domaines actuellement assez peu connus dans le monde amateur (par exemple l’observation de la photosphère en bande G).
Patrick Pelletier
https://www.patrickpelletier.fr
Né en 1951, j’ai passé ma jeunesse dans un milieu rural ou il fallait rejoindre l’école située à quelques kilomètres en vélo. Sillonner les petites routes de campagne était en fait une véritable chance pour observer la nature. Depuis mon enfance, lors des nuits d’hiver le défilement des constellations et les différents aspects de la Lune m’ont toujours intrigué, ce furent mes premières interrogations d’astronome en herbe ! Je ne reste pas non plus insensible aux techniques et aux prouesses de la photographie. Après quelques années d’étude dans le Haut-Jura dans une école d’optique instrumentale pour combler mes curiosités devenues passions, je saisis l’opportunité de travailler chez le plus grand importateur distributeur de produits liés à l’astronomie de l’époque. Au fil des années j’assure la fonction de Directeur Technique. Les séminaires et présentations de nouveaux produits se succèdent, cela me permet de collaborer avec les plus grands fabricants de matériels astronomiques : Celestron, Sky-Watcher, Sbig, Astro-Physics, Baader Planetarium, DayStar, etc.
Dans les années 80, j’installe plusieurs planétariums en collaboration avec les fabricants Spitz et GOTO (Strasbourg, La Villette, Le Bourget, Poitiers). Je suis également désigné pour l’installation d’équipements spéciaux pour les observatoires : Les Makes à l’Ile de la Réunion, Cergy Pontoise, Palais Sud d’Agadir (Maroc) et des particuliers.
Je dispose aussi de mon observatoire privé avec une coupole de 3,40 mètres de diamètre. Je peux installer plusieurs types d’instruments adaptés pour l’observation visuelle et photographique du Soleil, des planètes et du ciel profond.
Membre et animateur de stages pratiques et photographies sur le terrain au sein de l’Association Française d’Astronomie, j’assure régulièrement des séries de cours en ligne sur ces thèmes via Adobe Connect. Élu administrateur au sein de l’AFA depuis 2008, je suis accompagnateur de voyages à thèmes astronomiques organisés par l’Association Française d’Astronomie.
La pratique de l’astrophotographie planétaire et du ciel profond m’intéresse aussi depuis de nombreuses années et c’est tout naturellement que j’adhère à l’association « Astro Images Processing » (AIP) en 2008. J’en suis membre du bureau depuis 2011. Je suis également intervenant formateur AIP pour des stages pratiques et le traitement des images avec le logiciel PixInsight pour les débutants APN.
Au fil des années je me suis passionné pour l’observation du Soleil. L’éclipse de Soleil du 15 février 1961 m’avait beaucoup impressionné lors de mon enfance, naturellement je suis devenu chasseur d’éclipses totales et annulaires du Soleil dès que mon emploi du temps me l’a permis. Je partage ces émotions autour du globe régulièrement avec les groupes AFA pour être au rendez-vous de cette fabuleuse mécanique céleste depuis 1998.
Cette passion du Soleil m’a conduit à devenir co-fondateur des ROS (Rencontres des Observateurs Solaires) avec mon ami Norma depuis 2012 à Serbannes, petit village au sud de l’Allier.
Suite à plusieurs traductions de documents techniques concernant des accessoires d’astronomie créés par Baader Planetarium, j’occupe un poste d’ambassadeur au sein de cette société pour présenter et vendre tous les produits commercialisés par Baader Planetarium via Astronomie Loisirs Services.
Norma Desprez
Initié à l’astronomie d’amateur à l’âge de 16 ans, ce n’est que bien plus tard que j’acquis mon premier télescope, un Vixen. Alors expatrié, il me fut livré dans les sables nigériens : une révélation. Je le possède toujours. Encore une bonne vingtaine d’années et ce fut le tour du Soleil avec l’acquisition d’un filtre Daystar. Aujourd’hui, je dispose de cinq filtres dans quatre longueurs d’onde et notre étoile ne cesse de m’étonner. Je suis également passionné par la construction. Cela passe invariablement par la compréhension du fonctionnement optique, fût-ce le redoutable Fabry-Perot, chose bien délicate au regard de mon trop modeste bagage scientifique, et mécanique, là c’est plus aisé. Du Newton désaluminé au réveil duquel j’eus le plaisir de participer en France en 2010 à l’hélioscope Ha en passant par des coronographes et lunettes diverses dont la dernière ne mesure pas moins de trois mètres, c’est avec enthousiasme que mes petits doigts tournent les manivelles de mes machines-outils : à l’ancienne ! Je ne boude pas mon plaisir et je constate que deux de mes développements sont aujourd’hui manufacturés.
Un nouveau centre d’intérêt m’anime depuis 2011 : l’organisation d’un rassemblement d’amateurs d’astronomie : Les Rencontres des Observateurs Solaires, les ROS. Une activité soutenue c’est bien ; participer à son développement, communiquer, transmettre : c’est mieux. C’est avec grand plaisir que nous accueillons chaque années une petite centaine de participants curieux des merveilles de notre étoile, avec la participation très active des coauteurs de cet ouvrage que je remercie.
Enfin, mes activités passées d’expatrié m’ont donné le goût du voyage, aussi les cieux d’outre-mer m’attirent. Tunisie, Maroc et Canaries, même les petits budgets (je suis maintenant retraité) y trouvent leur compte. Entre l’acquisition d’un bel instrument, souvent surfait sous notre ciel, et l’inoubliable semaine dans le grand erg occidental, choisis ton camp mon ami ! Si je devais résumer ma pratique, j’écrirais ceci : beaucoup s’acharnent, avec plaisir, sur le même phénomène solaire des années durant, traquant toujours la plus sensationnelle de ses manifestations ; je porte, pour ma part, mes efforts à découvrir chacun d’eux dans leur grande diversité. N’avez-vous pas saisi au hasard de vos promenades une rare tache voilée, la furtive apparition d’un pore ou plus simplement le troublant effet Wilson ? Alors je remercie notre Étoile de nous offrir ce fabuleux spectacle aussi varié qu’imprévisible : l’un des rares spectacles célestes pour lequel aucun programme n’est écrit.
Jean-Pierre Brahic
L’observation du Soleil me passionne depuis toujours ! Habitant une région où celui-ci brille une grande partie de l’année, c’est vraiment une chance de pouvoir observer cet astre sur de longues périodes.
La première fois que j’ai eu la chance d’observer les protubérances solaires à travers un coronographe, cela a été un choc pour moi ! Depuis je n’ai cessé de m’équiper en conséquence pour pouvoir observer la chromosphère solaire, c’est un univers fantastique où les phénomènes qui s’y déroulent sont d’une incroyable puissance mais aussi d’une extraordinaire beauté !
Depuis 2010 j’ai franchi le pas de l’imagerie solaire grâce à l’acquisition, dans un premier temps, d’un Lunt LS60 qui me permettait d’imager le Soleil sous un grand angle, mais très vite j’ai senti que j’étais limité pour ce que je voulais faire vraiment : de la haute résolution sur la chromosphère solaire !
Ayant la chance de posséder une lunette de diamètre plus important, une lunette Astro-Physics de 155 mm, j’ai franchi le pas en 2010 en faisant une « modif PST ». Le gain au niveau résolution fut énorme ! Passer de 60 mm à 155 mm, c’est un gouffre. J’ai ainsi pu imager durant près de trois années l’activité de notre étoile avec cette lunette sous un angle plus étroit et avec des grossissements plus importants me permettant de suivre, jour après jour, la « météo solaire ».
Depuis 2013, j’observe le Soleil avec une lunette « solaire » de 230 mm de fabrication personnelle qui m’a permis de passer un nouveau cap dans l’observation des fines structures dans la bande Ha. À partir de ce diamètre on entre dans un nouveau monde : lorsque la turbulence se calme, la vision est vraiment féérique ! Aucune photo ne peut retranscrire la vision que l’on a sur son écran d’ordinateur lors de ces moments-là.
Après trois ans d’utilisation de cette lunette solaire en Ha, je me suis rendu à l’évidence que mon site me permettrait d’aller un peu plus loin au niveau résolution dans cette longueur d’onde. Je me suis donc mis, dès 2016 à la recherche d’un instrument de la classe des 300 à 350 mm. Après beaucoup de tergiversations, mon choix définitif s’est tourné vers un télescope de type Cassegrain de 350 mm à F/D 20 avec des optiques en vitrocéramique de la marque CFF. Ce télescope a été spécialement conçu pour l’observation diurne.
En parallèle je lançais la réalisation par une société ukrainienne, d’un filtre ERF-D de 312 mm tri-bandes (Ha, Ca K, G-band). Après presque 3 ans d’attente ce filtre est enfin arrivé en avril 2018.
Harald Paleske
Né en 1959, j’ai commencé à pratiquer l’astronomie en 1976, avec depuis le début l’observation du Soleil. D’abord avec d’anciennes jumelles militaires équipées de verres de soudeur ! Puis avec une lunette Zeiss 50/540 mm, un télescope Zeiss Cassegrain 150/2250 mm, une lunette Zeiss Telementor 63/840 mm, une lunette AS 80/1200 mm, un télescope C 80/500 mm, une
lunette Reinfeld/Hertel 110/1300 mm, une lunette Zeiss A 150/2670 mm, une lunette CH 127/1300 mm, une lunette FH150/1200 mm, une lunette FH225/2600 mm et un télescope de Newton 410 mm f/4,7.
Dans les années 80, j’ai réalisé des observations suivies de Jupiter avec notamment la lunette Zeiss A150/2670 mm. Les observations solaires étaient principalement consacrées à la haute résolution en lumière blanche, avec des films ORWO MA8, puis avec du Kodak TP2415.
Ce n’est qu’avec le développement de l’Unigraph en 1997 que je me suis spécialisé dans les observations coronographiques Ha. Depuis, tout mon temps libre est consacré au solaire.
François Rouvière
Né en 1946, je suis retraité de l’université de Nice, où j’étais professeur de mathématiques. Voilà plus de soixante ans que je pratique l’astronomie d’amateur : la toute première observation notée dans mon petit carnet remonte à mars 1958. Et il s’agissait de taches solaires, particulièrement abondantes en cette période du plus fort maximum d’activité jamais enregistré !
J’ai toujours gardé depuis une préférence particulière pour l’observation de notre étoile, d’abord, dans les années 60, avec une petite lunette photographique de 50 mm puis, dans les années 70, avec un télescope de 210 mm. Ce « télescope standard » à la Texereau, détourné de sa destination première par l’ajout de filtres, est devenu un intéressant télescope solaire, dont les premiers résultats ont été publiés dans l’Astronomie et Sky & Telescope. C’est encore une version modifiée de ce même instrument que j’utilise actuellement, pour l’observation en lumière visible ou ultraviolette, complétée par une lunette de 175 mm de construction personnelle pour l’imagerie de la chromosphère en Ha. Ces instruments sont décrits au chapitre 9. Enfin, j’ai eu la très grande chance de pouvoir observer plusieurs éclipses totales de Soleil.
Jean-François Roudier
https://www.astrosurf.com/jiaifer
Passionné d’astronomie depuis 1968, j’ai acheté mon premier instrument, un Newton de 90 mm, à Toulon, où je me trouvais alors.
Le soir, je montais au mont Faron, dominant la rade, et j’observais principalement la Lune.
Durant l’été 1969, pour la première fois j’ai observé le Soleil à l’aide, grosse erreur, du filtre « Sun » fourni avec l’instrument. Bien évidemment, lors de sa première lumière le filtre s’est fendu, heureusement sans conséquence pour mon œil ! Le filtre a été remplacé par une feuille de polymère noir, et les observations ont commencé.
Les années ont passé, avec des fluctuations en matière d’observation, au gré de mes affectations dans la Marine nationale. Je me souviens des nuits extraordinaires, en mer, le ciel était parfait !
En quittant la marine en 1999, j’ai pu devenir OA (Observateur Associé) du Pic du Midi. Pendant 10 années, à raison de 2 ou 3 missions au Pic par an, j’ai pu assouvir ma passion pour l’observation du Soleil.
À titre privé, j’ai utilisé une lunette Coronado de 40 mm, puis une de 60 mm et maintenant j’observe avec une lunette Maxscope de 90 type 1 en double stack. Mes autres instruments sont un télescope Cassegrain de 210 mm équipé d’un filtre ERF ou d’un filtre AstroSolar, et une lunette TOA Takahashi de 130 mm, utilisée avec prisme de Herschel ou filtre CaH.
Je réalise de nombreux essais de matériels, filtres, ou montages, en prenant garde au flux lumineux ! Ces essais font l’objet de comptes rendus sur mon site Internet.
Ma passion pour l’histoire de la Marine m’a amené à écrire un ouvrage sur l’artillerie de côte en France. Je suis également passionné par la peinture d’art : l’école de Pont-Aven, les impressionnistes au sens large et les postimpressionnistes ont ma préférence.
J’espère que ce livre amènera le lecteur à la même passion que celle qui m’anime pour une observation à nulle autre pareille, l’observation solaire.
Christian Buil
https://www.astrosurf.com/buil
Né en 1956 à Carcassonne (Aude), je suis maintenant retraité du Centre National d’Études Spatiales (CNES) à Toulouse, où j’ai terminé ma carrière en tant qu’Expert Senior en Instrumentation Optique. Aujourd’hui, je partage mon temps entre Paris et Antibes, dans le sud de la France, où je bénéficie d’un ciel propice à la pratique de ma passion de longue date qu’est l’Astronomie.
J’ai adhéré à l’AFA et à la SAF en 1972. Dès cet âge, je me suis intéressé à l’observation quotidienne de la surface solaire que je dessinais assidûment avec une magnifique lunette Perl de 100 mm. À cause de cela j’ai conservé un vif intérêt pour les lunettes, plus que pour les télescopes. Curieusement, bien avant de photographier le ciel étoilé comme tout le monde, je me suis intéressé à l’optique (une occupation que j’ai ultérieurement transformée en métier), et plus particulièrement à la spectrographie. Avec des bouts de bois et du matériel de récupération, j’ai conçu notamment un spectrographe qui m’a permis d’observer les protubérances solaires. Cela m’a valu l’honneur de publier mon tout premier article dans « l’Astronomie », la revue de la Société Astronomique de France, en 1979.
Plutôt non-conformiste, je me suis intéressé à des sujets délaissés à l’époque, comme l’observation des météores. En 1976, j’ai créé ma première association, l’Association Française des Observateurs de Météores (AFOM).
Pendant mes études et mon premier travail à Paris, entre 1978 et 1981, j’ai acquis un ordinateur, étant parmi les premiers acheteurs (PET Commodore). Je l’ai utilisé pour piloter un photomètre à base de photomultiplicateur, installé sur un télescope de 200 mm dont le miroir avait été taillé par Jean Texereau ; l’instrument était situé dans le 15ème arrondissement de Paris.
Dans le même temps, j’ai commencé à fréquenter l’observatoire du Pic du Midi, où j’ai eu la chance d’utiliser le télescope de 1 mètre pour mes expériences de spectrographie, puis d’imagerie électronique. En 1990, j’ai été le premier président de l’Association T60, qui gère un télescope de mission destiné aux amateurs, au Pic du Midi.
J’ai conçu en 1984 une caméra CCD basée sur une barrette de pixels, peut-être la toute première caméra au monde de ce type utilisée par un amateur pour l’observation astronomique. Elle était couplée à un micro-ordinateur Apple IIe avec un programme écrit en assembleur. Durant cette même année, les premières images de Jupiter ont été capturées sur le télescope de 1 mètre du Pic du Midi en faisant défiler l’image de la planète face à ce détecteur rudimentaire. Ironiquement, cette technique d’observation est en tout point identique à celle mise en œuvre dans Sol’Ex, le » Solar Explorer « , qui fait l’objet de mon article dans cet ouvrage. En janvier 1985, j’ai pris une première image d’un objet du ciel profond avec une caméra CCD matricielle, encore de ma conception (à l’époque, il n’y avait pas d’autre choix). Mon livre « Astronomie CCD » a été publié aux États-Unis par Willman-Bell en 1991, décrivant ces expériences et encourageant à poursuivre dans ce domaine.
En 1990, j’ai contribué à créer l’Association des Utilisateurs de Détecteurs Électroniques (AUDE). Avec quelques amis à Toulouse, nous avons lancé le projet AUDINE, une caméra astronomique que l’on peut assembler soi-même, qui a bénéficié d’une large diffusion, présentant encore une similitude avec Sol’Ex. Cette période a également été marquée par les Rencontres de Carcassonne, rassemblant près de 150 personnes sur plusieurs jours lors des dernières éditions, dans le but d’encourager des collaborations entre professionnels et amateurs.
Le reste de mon temps a été dédié à la promotion de la spectrographie astronomique (écoles, participation à la création de la Société Shelyak Instruments, etc.) ainsi qu’à l’observation (co-découverte de la première supernova détectée avec une caméra électronique dans le milieu amateur (SN1990N), redécouverte de l’exoplanète de 51 Peg par la méthode des vitesses radiales avec des moyens d’amateur, champs magnétiques stellaires, etc.).
L’astéroïde 6820 Buil orbite autour du Soleil. J’ai reçu le prix Henri Rey de la SAF en 2001 et 2022 et, en 2018, lors de l’assemblée générale de Vienne, j’ai été nommé membre honoraire de l’Union Astronomique Internationale.
À la fin de l’année 2019, j’ai lancé les projets Sol’Ex et Star’Ex dans le but de rendre accessibles au plus grand nombre l’observation monochromatique du Soleil et la spectrographie astronomique, avec toujours le même fil conducteur depuis l’origine : partager l’enthousiasme et le savoir acquis.
Fred Burgeot
Born in January 1974 in Nantes, France, I am a professor of mathematics and the father of two boys. At school, mathematics and the sciences captivated me, but it was not until I was twenty one that astronomy began to interest me. Reading about the planets of the solar system particularly fascinated me: I discovered that these other worlds offered such different appearances and behaved in ways which were beyond what I could possibly imagine. The desire to observe them with my own eyes became very strong, so much so that I acquired a telescope, only 80mm in aperture, but with it I immediately began to look at Jupiter and Mars. I could see their largest surface details, whose appearance was typical of what one might expect when seen through a small telescope; but I was somewhat surprised to notice that after half an hour or so I could detect their rotation and after a longer period, actual changes in their appearance. These changes gave me the feeling that I was really looking at other living worlds, this overwhelmed me and motivated me to follow these “living” planets over the coming years. Given my taste for drawing, I recorded my observations by sketching them, a little bit like a naturalist. I hesitantly traced some planetary maps which brought together a season’s observations. In time, my means of observation changed; with larger instruments and greater observing experience, the formations I could see became more numerous and ever more detailed. Even though it is now almost twenty years after I made my first drawing of a planet, I still do with a pleasure that never wavers.
I am one of the six co-authors of the book “Astrodessin, observation and drawing in astronomy”, whose purpose (among others) is to share methods and observing tips. With the same objective in mind, I wrote a few articles for astronomy magazines as well as giving talks at amateur astronomy meetings.
Away from astronomy, I am an active sportsman: basketball, boomerang throwing and running.
Jean-Jacques Poupeau
Né en Vendée en avril 1945, à l’âge de l’adolescence, j’ai commencé à bricoler ma première lunette astronomique avec un verre de bésicles et quelques tuyaux d’aspirateur. Par la suite, j’ai réalisé mon premier télescope de Newton vers l’âge de 30 ans en polissant mon premier miroir. Peu après, c’est un télescope Cassegrain de 410 mm qui a vu le jour. Mais trop encombrant et intransportable, il a été très peu utilisé.
Après une longue absence sur le plan astronomique, mon intérêt a repris le dessus en 2001 en voyant les images numériques de planètes réalisées par Thierry Legault. J’ai donc acheté mon premier Schmidt-Cassegrain 12″ pour un nouveau départ. Puis, la marotte du pousseur de verre a repris pour avoir des instruments à la hauteur de ma passion.
À mon actif, on compte un télescope Cassegrain à lame de fermeture de 350 mm équipé de quatre miroirs secondaires interchangeables, un spectrohéliographe (présenté au chapitre 10) et un télescope de Newton de 410 mm de diamètre sur monture Dobson motorisée sur les deux axes. Il a été récemment transformé en Cassegrain coudé aux fins d’observations planétaires. Les montures de ces instruments sont motorisées MCMT (Motorisation Compatible Multi Télescopes) et pilotées par ordinateur. J’ai écrit en langage DELPHI les programmes utilitaires pour ces instruments (pilotage, rappels, mise au point et roue à filtres motorisée également réalisée par mes soins). J’ai également fabriqué une monture équatoriale goto à fourche pour un tube Schmidt-Cassegrain C14 orange que j’utilise pour mes observations planétaires en Vendée.
En 2010, j’ai reçu le prix Julien Saget de la Société Astronomique de France en récompense de mes nombreux clichés planétaires.
Sur le plan professionnel, je suis titulaire d’un diplôme d’ingénieur chimiste de l’École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon. Initialement, ma carrière s’est déroulée dans l’industrie chimique puis par la suite, j’ai travaillé à l’ONERA puis au CEA jusqu’à l’âge de la retraite. J’étais alors spécialisé en spectrométrie de masse.
Philippe Tosi
Né en 1969, j’ai toujours été passionné par l’astronomie et la réalisation de télescopes (optique et mécanique, voir la présentation de mon coronographe de 225 mm au chapitre 9).
Actuellement animateur scientifique au planétarium de Nîmes, je continue la prise d’images « astro » sur divers sujets tels le Soleil, la Lune, les planètes et le ciel profond en déplaçant mon matériel sur des sites privilégiés de façon à obtenir les meilleures conditions de prise de vue.
J’ai la chance de pouvoir exercer un métier qui se joint à ma passion pour l’astrophotographie ; les images obtenues permettent d’illustrer les séances que je propose, mais également divers articles dans la presse spécialisée.
Bertrand Flouret
J’ai commencé l’astronomie dans un petit club au collège en 4éme. Dans ce petit club nous avons mesuré l’excentricité de l’orbite de la Terre ; je crois que c’est là que j’ai attrapé le virus de l’astronomie. J’ai suivi des études en électronique, tout en fréquentant des associations d’astronomie. Puis après un stage dans l’observatoire le plus proche de chez moi (Nançay), j’ai récupéré deux antennes paraboliques de 10 m. C’est à ce moment que j’ai fondé l’association Station Astronomique Jansky. Puis j’ai postulé pour être observateur solaire, et pendant 20 ans j’ai piloté le radiohéliographe de Nançay et ses 47 antennes qui permettent de faire des images radio de la couronne solaire.
Je me suis toujours intéressé à la médiation scientifique et j’ai constaté qu’il était difficile de faire de la radioastronomie en amateur. Avec ce que je savais de l’électronique et de la radioastronomie, il m’a semblé important de développer le radiotélescope Lucie pour pousser les amateurs à réaliser ce type d’observation. Une fois Lucie au point, je l’ai présenté au festival d’Astronomie de Haute Maurienne pendant 10 ans au moins, dans des clubs astronomiques et dans diverses rencontres de Nantes au RAP en passant par Chinon. Maintenant Lucie et la radioastronomie existent chez les amateurs.
Peter Zetner
Peter Zetner (1956-2023) était professeur de physique à l’Université du Manitoba (Canada). Il a partagé ses 28 années de carrière entre l’enseignement et la recherche dans le domaine des collisions d’atomes excités par laser. Astronome amateur depuis toujours, ses centres d’intérêt étaient l’imagerie solaire, la spectroscopie, la spectrohéliographie et la radioastronomie, notamment en utilisant ces techniques pour accéder à la compréhension physique du Soleil.
Bob Yoesle
Je suis diplômé en gestion d’entreprise et en communication, ainsi qu’en sciences naturelles. J’ai travaillé à temps plein comme ambulancier pendant près de 40 ans et je me détends avec mes activités préférées, notamment l’observation solaire, la photographie, la musique et passer du temps avec des amis et en famille.
Pendant de nombreuses années, je me suis engagé dans l’animation scientifique, principalement en m’appuyant sur la beauté de notre étoile la plus proche. Pratiquée de jour, l’observation solaire fournit l’occasion d’introduire des concepts de physique, d’optique et de mécanique céleste, d’échelles de distance cosmique, et également de souligner l’importance des énergies renouvelables pour la santé de la planète et de nos sociétés. Ces actions peuvent être facilement coordonnées en journée avec les enseignants, pendant les heures de cours des élèves, quand ils sont éveillés !
Plus récemment, je me suis engagé dans la protection du ciel nocturne en menant des actions de sensibilisation dans toute la zone de la Columbia River Gorge National Scenic Area, et j’ai développé un site Web dédié à cette action (darkskydefenders.org). En 2015, j’ai reçu le prix Dark Sky Defender décerné par l’International Dark-Sky Association, récompensant mes efforts pour protéger l’observatoire historique de Goldendale (États-Unis).
Je suis un membre actif des Rose City Astronomers à Portland, Oregon, et j’aime également aider les autres avec leurs questions sur l’observation solaire, l’imagerie et l’équipement sur divers forums d’observation solaire.